Ils avaient deux fonctions. La première séculaire, en tant que réserve de chasse, pour distraire des invités de marque, dans le but de fédérer la noblesse autour du roi, ou séduire un ambassadeur étranger. La deuxième sacré, manifestation d'un l'infaillible soutien céleste au pouvoir royal qui permet de créer et maintenir de tels endroits luxuriants au milieu d'un terrain désertique ou hostile.
Le mot perse pour de tels lieux était pairi daeza...via le grec, il nous a été transmis dans le mot "paradis". Nous parlons vieux perse sans le savoir !
J'ai cherché à faire un saynète aussi fidèle que possible. Le trône mobile est un objet abondamment attesté par l'iconographie (pas tout à fait dans cette forme, mais ma boîte à rabiot a ses limites !). Le bassin d'ablutions est surveillé par un lion, animal souvent représenté par les Perses. Le bas relief sur le mur en ruine est la copie d'une scène de chasse sur ce sceau-cylindre perse.
Les conventions artistiques, communes à tout le Moyen Orient de l'époque, accordaient une taille démesurée à ce qui était le plus important dans la scène, non pas ce qui était physiquement le plus grand, et j'ai fait pareil.
Les bas-reliefs qui nous sont parvenus ont parfois des traces de couleur et il est probable que la plupart étaient peints. Les couleurs étaient appliquées "à plat". Le relief était apporté par des traits supplémentaires plutôt que par des éclaircis ou des ombres. Si on pouvait peindre nos figurines ainsi, ça irait plus vite : ) Plaisanterie à part, comment ne pas s'émerveiller devant l'étonnante virtuosité des artistes antiques : leur sceau cylindre était bien plus petit que mon pan de mur, et ils devaient graver dans la pierre plutôt que passer de la peinture sur une surface plate.
Ce saynète était pour moi un plaisir à faire, j'avais l'impression d'y être et que peut-on demander de plus ?
Non seulement c'est très sympa mais en plus on prend une leçon d'histoire !
RépondreSupprimerGénial, superbe et instructif!
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