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lundi 31 octobre 2022

Romulus


 

J'ai fini la première saison de "Romulus" sur Netflix, série qui raconte bien sûr la fondation de Rome.

Elle a été filmée en Latin archaïque !  Perso je l'ai mis en français car j'ai plus tendance à écouter les séries pendant que je peins des figurines, donc latin + sous-titres ne pouvait fonctionner (car je ne pipe mot de latin, et sa version archaïque encore moins !).  Mais ça doit être une belle expérience !

En tout cas, la série est excellente.  Nous sommes au 8ème siècle avant notre ère (la date traditionnelle pour la fondation de Rome est -753).  Les sources historiques pour cette période sont éparses et parfois contradictoires, je ne connais pas très bien les données archéologiques, mais la mythologie est riche.  Il y a donc bonne latitude pour de l'interprétation, par des auteurs créatifs.


Les créateurs de la séries sont à la hauteur.  La société dépeinte est fragile et sombre, et nous rappelle que "l'histoire est écrite par les vainqueurs" - tous les empires commencent quelque part, et souvent dans la boue et dans la souffrance.

Il n'y a pas de magie, à proprement parler, mais la société est habilement située à la frontière, particulièrement poreuse à de si hautes époques, entre la réalité matérielle, les croyances folkloriques et les religions.  La dense forêt est l'habitat de la déesse-louve, Ruma, et inspire une crainte très bien rendue.  Les auteurs tirent, je pense, plutôt sur l'histoire de Sparte pour créer un rituel où les jeunes hommes sont expulsés de la ville pour vivre et survivre un an à la sauvage, mais le parallel est pertinent.  Romulus est un prince latin, chassé de sa ville par un oncle usurpateur, et Remus un esclave qui, pendant l'épreuve de la forêt, rencontre les fidèles de Ruma et devient leur chef, une façon intéressante d'expliquer la présence de la louve dans le mythe de fondation de Rome.  D'ailleurs "la louve" est la femme-guerrière qui dirige les fidèles de Ruma.  Les héros ne sont pas élevés ensemble, ils se rencontrent à l'âge adulte, et le lien tissé entre eux est riche en symboles.

On imagine souvent que les dieux de Rome sont les dieux Grecs avec des noms différents, mais cela est (et encore !) plutôt la situation au 2ème siècle avant notre ère, grâce au syncrétisme recherché par l'élite romaine avec la civilisation hellène.  Les dieux de l'antique Rome sont tout autre chose, des divinités plus sauvages, avec une mythologie bien moins définie, plus mystérieuses donc et à la présence floue mais pourtant envahissante.

Ce principe est parfaitement bien transcrit dans la série.   Nous rencontrons dès la première épisode les vestales, dont l'une sera l'épatante héroïne des aventures à venir, jouée avec férocité par une actrice charismatique.  Le culte de Mars occupe aussi une place importante, et on ressens pleinement l'aspect menaçant et farouche de ce dieu, incarné par un sombre et inquiétant prêtre-guerrier-forgeron, qui vit à la lisière entre la civilisation et la vie sauvage.  Jupiter lui-même ne rechigne pas devant le sang des ennemis de son peuple.

Ajoutons à cela la soldatesque.  Point ici d'immenses armées, les villes ne sont en vérité que des villages avec palissades.  Les soldats sont donc hétéroclites, sans grande discipline, et comme tout le reste, couvert de boue, peureux et superstitieux...Leur équipement rappelle celui des Samnites, comme c'était le cas pour les hastati de l'armée de la haute république, ça m'a rappelé la peinture de mon armée romaine  : )


En résumé, donc, Romulus est une façon légitime et entraînant de raconter les débuts de Rome, avec une direction artistique soignée et une interprétation réaliste de la société de l'époque.  Point d'héroïsme ici, mais la mise en scène de la lutte des hommes et des femmes, toujours brutale et parfois sanglante, pour entretenir une civilisation, et en fonder une nouvelle, dans l'espoir de surmonter la tyrannie de la nature et comprendre les mystères des dieux.  Je recommande !

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